Où se déroule le tournoi et qu'on est invité le soir à la troisième mi-temps

Publié le par Titony

Il n'y avait plus qu'à attendre le début des matches. Pour cette première journée, devaient donc s'enchaîner:
- les Comtes de Toulouse contre les Sarrazins de Londres
- les Catalans contre les Rameurs du Pays Basque
- le Stade Français contre les Volcans d'Auvergne
- les Corsaires de la Rade contre les Pruneaux d'Agen.
Le tout entrecoupé d'un banquet où nous autres personnes de bonne condition et de bonne compagnie étions bien évidemment conviés.


J'avoue que Jezabel et moi fûmes un peu dépassés par le spectacle que nous vîmes lors de l'opposition entre Toulousaisn et Londoniens. Mon cousin était satisfait du résultat, quand à mon camarade Anglais... il était fou de joie. Cela tenait plus du pugilat avec ballon qu'à du sport. Sir Walsingham avait déclaré un jour que la soule était un sport de voyous pratiqué par des gentlemen... Avec les années, je me demande encore ce qu'il avait voulu dire. En effet, des corps transpirant s'entassant sur la balle dans un concert de râles bestiaux, des échanges de coups de pied, de poing, de tête, de coude, de dent, le son de l'os du nez qui craque, du muscle qui se déchire... Et puis les mêlées!!! Quelle horreur!!! Le Signore Mazzini m'avait dit que la soule était un jeu viril... J'avoue que je ne voyais pas ce qu'il y avait de viril à mettre sa main au paquet de son coéquipier avant de lui enfoncer la tête dans les fesses!!!
Le résultat? Défaite des Comtes de Toulouse. Un vieux Toulousain assis près de moi, lequel roulait les R comme un torrent des Pyrénées roule les cailloux (et qui avait dû assister à la première finale de 1229), fulminait contre l'arbitre gallois dont la femme couchait avec Sir Walsingham (lequel arborait un large sourire). Il se plaignit du fait que pour battre une équipe anglaise, un club français doive au moins marquer 25 points de plus qu'un adversaire pour avoir l'ombre d'une chance de l'emporter. Pour une fois, les hommes de "l'Homme-Menton" connaissaient le goût amer de la défaite.  Comme on le dirait plus tard, seul un club étranger aidé par un arbitre vendu pouvait défaire la meilleure équipe de l'univers.

Le match opposant les Catalans aux Basques fut très propre: une forte opposition devant, de belles mêlées, de beaux pugilats et six essais à quatre... Et bien évidemment, la victoire au bout pour les Catalans, lesquel jouèrent avec le tempérament et le courage d'une meute de sangliers en rut que seule une décharge de tromblon dans les testicules aurait pu arrêter. Je commençais à cerner toute la beauté virile de ce sport de combat où chacun était prêt à se sacrifier pour son coéquipier. Quelques joueurs sortirent du lot: Nico dit "La Masse", lequel pouvait assomer un ours d'un coup d'épaule, un bûcheron écossais nommé Nathan Mac Onnery et un Valaque nommé Marius, à côté duquel "La Masse" était une alude.

Pendant le banquet, je pris congé quelques minutes de mes amis pour aller retrouver les Fils de Besagne, lesquels avaient récréé leur taverne de la Roue Svelte à l'identique: bière et pastis coulaient à flots et tous refaisaient déjà le match avant de l'avoir joué. Ils étaient confiants dans leur équipe de fiers guerriers recrutés parmi les railles, les repris de justice du port de Toulon, les anciens galériens, les empoisonneurs grecs (enfin, vous avez lu ma description de Toulon).

Le  troisième match vit la victoire nette et sans bavure du Stade Français face aux Volcans d'Auvergne. Pour une fois, les hommes du Massif Central ne se nourriraient pas de regrets d'avoir perdu la finale. Je passe sur l'aspect immonde de la tenue de la bande à Massimo Mazzini: un patchwork de mauvais portraits de Blanche de Castille dans des couleurs criardes. Rien de très impressionnant ni de très révolutionnaire dans le jeu des parisiens mais beaucoup d'efficacité. Un buteur espagnol surnommé El Mago (un tel surnom lui aurait valu le bûcher en Espagne), capable de passer la balle entre les bois de n'importe où sur le terrain, une mêlée conquérante ménée par un Russe nommé Dimitri Loréalevitch et les Volcans furent étouffés.


Puis vint l'apothéose: les Corsaires de la Rade contre les Pruneaux d'Agen. Les supporters toulonnais entonnèrent leur terrrrrible cri de guerre intitulé "Pilou Pilou". Et le moins qu'on puisse dire c'est que ce ne fut pas un véritable festival de gestes techniques. Par contre, les Agenais furent concassés, broyés, écrasés sous les coups de boutoir des avants toulonnais, lesquels s'étaient transformés en machine à mandales, piétinnant, malaxant; escagassant toute chair adverse qui passait à leur portée. Nombre de gestes furent plus que limite  et les Corsaires ne finirent comme de bien entendu pas le match à quinze. Un Agenais noir et taillé comme un bûcheron courut vers l'essai après avoir balayé d'un revers son ailier. Il allait à dame tandis que le public scandait son nom: COCO! COCO! COCO! Il allait aplatir la balle quand il fut repris par un double coup de pied sauté dans la tête qui lui fut donné par un petit homme surnommé Hong Kong Foufou (de son vrai nom Gu le Fatigué) car il avait étudié en Chine au Temple de Chat aux Lines. Le Coco était solide: il se releva sans peine...

L'après midi était déjà fort bien entamée quand ce dernier match se finit. Le tour suivant se déroulerait le samedi suivant. Restaient en lice:
- les Calatans contre les Sarrazins;
- le Stade Français contre les Corsaires.
Néanmoins, ce qui nous attendait le soir était une soirée qui s'annonçait d'ores et déjà comme une des plus folles de mon existence. Le fantasque Signore Mazzini nous avaient en effet tous invités à une soirée "cour des miracles"...

Publié dans Récit

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S
Je me disais aussi que ça faisait longtemps qu'on te voyait plus aux soirées... ;))
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C
J'ai hâte de lire la suite avec la troisième mi-temps à la loco (soirée élastique MDR)
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T
<br /> <br /> je ne sais pas trop quand je la posterai. j'essaierai de faire ça le plus tôt possible!<br /> <br /> <br /> <br />