Intermède: Joseph Pérez - L'Espagne de Philippe II

Publié le par Titony


Dans cet ouvrage paru en 1999, l'Historien Joseph Pérez (professeur émérite à Bordeaux III et ancien directeur de la Casa Velazquez), s'intéresse à ce grand souverain espagnol que fut Philippe II (1527-1598). De son vivant, le fils de Charles Quint ne laissait pas indifférent et la "légende noire" (qui a déjà fait l'objet d'un article), a été forgée de son vivant par ses adversaires anglais, français et hollandais.
Joseph Pérez ne se borne pas à tenter de réhabiliter Philippe II mais cherche à montrer comment ses choix (et aussi parfois son attentisme) ont déterminé l'avenir de l'Espagne et engagé le "destin" de ses possessions. C'est en effet sous son règne qu'ont pris forme de grandes orientations politiques, idéologiques et religieuses qui ont laissé une empreinte profonde sur la société de la péninsule ibérique.
L'auteur interroge l'image souvent admise (et surtout réductrice) de l'Espagne étant un empire au service de la Contre-Réforme.

Philippe II a été mû par le souci d'accroître et de maintenir l'influence (et la prépondérence) de son royaume. Sa volonté de passer pour le plus puissant souverain de la chrétienté était quasi-obsessionnelle. Souvent taxé d'intolérence, il ne le fut à la vérité pas plus que les autres monarques de son temps. Cependant, il a sacrifié les intérêts de la péninsule pour défendre à tout prix un patrimoine qu'il considérait comme inaliénable.

L'ouvrage (extrèmement documenté) est construit de manière très classique pour une biographie (formation, entourage, approche chronologique du règne avec un traitement très approfondi de ses divers tournants, tableau économique...). Ce qui en fait la richesse, ce sont les sources et surtout l'analyse qu'en tire joseph Pérez en revenant sur toutes les idées reçues concernant le personnage.

Paru le
: 23/02/1999

Editeur : Fayard
ISBN : 2-213-60245-X
EAN : 9782213602455
Nb. de pages : 448 pages
Poids : 655 g
Dimensions : 14,5cm x 22,2cm x 3,7cm

Bibliographie de l'auteur:
Isabelle et Ferdinand, Rois Catholiques d'Espagne (1988)
Charles Quint, empereur des deux mondes (1994)
L'Espagne au XVIe siècle (1998)
L'Espagne de Philippe II (1999)
De l'humanisme aux Lumières. Etudes sur l'Espagne et l'Amérique (2000)
L'Inquisition espagnole (2002)

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S
Alors là, je ne suis pas d'accord.<br /> Que les monarques de l'époque étaient prompts à la religion, je te l'accorde (et à Machin Perez...), mais Philippe a été nettement au-dessus de la moyenne et a fait de l'Espagne le fer de lance de la Contre-Réforme.<br /> Que ce faisant, il est poursuivi d'autres buts que la propagation de la foi, ou de veiller à sa pureté, je ne dis pas, c'est plus que probable. Tout comme il est probable qu'il ait parfois privilégié ses propres intérêts, ou sa politique, au détriment des objectifs dogmatiques, théologiques et j'en passe, fixés par le concile de Trente.<br /> <br /> Mais.<br /> <br /> Mais, leurs orientations ont plus que souvent coincidé, bien plus fréquemment que pour n'importe lequel des autres monarques de l'époque. Voire, dans certains cas en devançant les attentes de la papauté, comme c'est le cas par exemple si on se penche sur les règles de l'Inquisition en Espagne, qui date de 1583, alors que les édits du cardinal Borghèse datent de 1603, et reprendront l'essentiel des dispositions envisagées. Alors que jusque là, hormis dans des cas très exceptionnels, comme pour l'examen d'une toile de Véronèse, ces règles hors de l'Espagne ne s'appliquaient pas, et dans les rares occasions où c'était le cas seulement pour les gravures populaires.<br /> <br /> Sans commune mesure donc, et ce même en Italie ou dans les états de la Papauté.
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